Apollonia est boulangère. Elle a pris la tête de Poilâne à tout juste 18 ans, à la suite du décès de ses parents dans un accident d’hélicoptère.

L’année ou elle reprend l’entreprise familiale, Apollonia descend tous les jours au fournil pour apprendre le métier, et puis un matin, au lieu de descendre, elle monte dans le bureau de son père et commence à diriger l’entreprise, à comprendre ses enjeux, à traiter les urgences et, plus basiquement, à s’occuper de la succession de ses parents.

Si l’on consomme aujourd’hui 25% de pain en moins qu’il y a 10 ans, il n’est pas question pour Apollonia de rester les bras croisés. Quatre boutiques parisiennes, deux boutiques à Londres, la livraison à l’international, un livre qui sortira en automne aux USA, un calendrier de l’Avent pour cet hiver, une page Instagram suivie par plus de 27 000 personnes, une intervention en première partie du show de Michelle Obama à Paris… Boulangère oui mais entrepreneuse surtout. Si la boutique historique est toujours rue du Cherche-Midi à Paris, l’avenir lui, est partout.

Le pain Poilâne est un nom propre presque devenu commun, un élément de la vie courante élevé au rang de produit de luxe. Certains clients américains se feraient livrer une miche de pain pour 25€…

Il ne tient qu’à nous de réinventer un métier. En tout cas, Apollonia l’a fait.

 

 

 

Portrait par Sophie Astrabie